Imaginez vous un instant que les pneus qui équipent votre véhicule, au lieu d’être gonflés, soient uniquement composés de caoutchouc. Adieu les crevaisons, hernies et autres éclatements, bonjour à l’increvabilité et à une durée de vie (presque) illimitée !
C’est le défi fou que s’est lancé Michelin, en colaboration avec General Motors pour proposer au monde entier une alternative aux pneus gonflables qui équipent actuellement nos véhicules.
La difficulté ici, c’est de parvenir à conserver les performances des pneus standards tout en s’émancipant du système de gonflage. Le pneu doit en effet être résistant, même à vive allure, mais aussi être facilement déformable lorsqu’il fait face aux obstacles.
Pour y parvenir, ce nouveau pneu intitulé UPTIS (Unique Puncture-proof Tire System) repose sur une architecture complexe de lamelles alignées situées entre la gomme et la jante, lesquelles constituent la structure même du pneu. Mis à part son profil pour le moins original, on retrouve une bande de roulement et des rainures identiques à celles des pneus classique.
Ce nouveau concept de pneu repose sur une technologie désormais bien connue du grand public pour assurer sa durabilité : l’impression 3D. Ainsi, non seulement le pneu est increvable mais il est également réparable ce qui lui assure une durée de vie quasi-illimitée.
Décidément ancré dans l’ère du temps, ce pneu durable & connecté pourrait permettre de réaliser des progrès en matière d’environnement. Chaque année, plus de 200 millions de pneus sont déclarés inutilisables et jetés suite à un aléa de la route (crevaison ou autre). De plus, qui dit pneu increvable dit plus besoin de roue de secours. l’UPTIS permet donc in fine de réduire le poids et la consommation des véhicules qui en seront équipés.
Des essais sont actuellement menés aux Etats-Unis sur des Chevrolets Bolt EV. Pourquoi choisir des véhicules électriques pour ces tests ? Tout simplement parce qu’ils représentent la mobilité de demain. Pour les véhicules autonomes et partagés, il est primordial d’optimiser la productivité notamment en limitant les opérations de maintenances liées aux pneumatiques.
Peut-on s’attendre à ce que ce pneu sans air supplante le pneu traditionnel ?
Le premier pneu constitué d’une chambre à air et d’une membrane en caoutchouc fut conçu et breveté par John Boyd Dunlop, afin d’en équiper les vélos. Ainsi, ces derniers gagnèrent en confort, mais avaient l’inconvénient d’être difficile à remplacer en cas de crevaison ! Ce problème sera heureusement rapidement résolu par les frères Michelin qui inventèrent le premier pneu facilement démontable.
Le pneu que l’on connaît tous aujourd’hui a su évoluer et se décliner dans des gammes très variées : pour la neige, le mauvais temps, le temps sec, la haute vitesse, l’endurance, le rallye. Pour répondre à la demande, le pneu est aujourd’hui disponible dans une multitude de variantes : pour la supercar capable d’atteindre les 300km/h, pour la machine agricole comme pour la voiture de Monsieur Toutlemonde. Les constructeurs actuels se surpassent pour faire évoluer le pneu d’aujourd’hui et le rendre toujours plus efficace. Plus efficace, mais aussi plus écologique et plus accessible : l’offre pour le pneu classique est d’ailleurs facilement accessible et il est très facile d’acheter des pneumatiques online et de trouver la référence qu’il vous faut !
Concernant ce pneu nouvelle génération, la question est donc la suivante: cette technologie pourra-t-elle s’adapter pour supporter le lot de contraintes que doivent supporter les pneus d’aujourd’hui ? Cette technologie résoudra-t-elle réellement la problématique écologique du pneu, ou ne sera-t-elle finalement qu’une innovation sans avenir, incapable de supplanter le pneu traditionnel ?
Seul l’avenir nous le dira…