Les français préfèrent acheter leur voiture d’occasion. Aujourd’hui le marché des véhicules d’occasion est nettement plus florissant que celui du neuf. En effet, selon un sondage réalisé en 2014 par BIPE, les véhicules d’occasions se vendent 3 fois plus que les véhicules neufs. En volume, cela représente 5,4 millions d’unités, pour 1,8 million de véhicules neufs. Comme pour les voitures neuves, les français privilégient les marques françaises et la motorisation diesel (67,7% des ventes) lorsqu’il s’agit d’acheter un véhicule d’occasion. Un contexte particulier qui entraine la multiplication des acteurs.
Petit panorama du marché de l’automobile d’occasion Français sur les 3-4 dernières années
Un marché porteur pour le véhicule d’occasion
Au fil du temps, les contraintes et priorités des consommateurs évoluent, ce qui entraine un changement dans les dépenses au sein des ménages Français. Sous le poids croissant des « dépenses contraintes » (logement, santé, assurances…) les ménages doivent arbitrer.
Le contexte économique rend également les consommateurs plus attentifs à leurs dépenses, surtout lorsqu’il s’agit d’achats importants. Alors qu’en 1960 les dépenses contraintes représentaient 16% du budget des ménages, elles représentent aujourd’hui le double avec 35%. De ce fait, les dépenses dans le transport, l’habillement, l’alimentation ont diminué. Ces dépenses représentent maintenant 29% du budget d’un ménage contre 58% en 1960 ! Ils faut donc faire des arbitrages, avec moins d’argent disponible pour la voiture. Les français se tournent donc davantage vers le marché d’occasion dans la mesure où les tarifs sont plus attractifs. Pour 82% des Français, le prix d’achat est le critère numéro un au moment de renouveler son véhicule.
De plus, la place de l’automobile au sein de notre société évolue. Elle est davantage achetée dans un but utilitaire, de moins en moins pour l’image qu’elle renvoie de soi. Ce qui profite à la fois aux véhicules neufs bon marché et au marché de l’occasion.
Entre 2007 et 2013, en France, on constate une forte baisse des achats de véhicules neufs. De même pour les achats de véhicules d’occasion, mais la baisse est tout de même moins importante. (cf graphique)
Comment le véhicule arrive-t-il jusqu’au particulier ?
Voici un schéma présentant le cycle de vie d’un véhicule
Le marché de l’occasion est bien plus important, en volume, que celui du neuf. L’an dernier en France, 5,3 millions de véhicules déjà immatriculés ont changé de mains… Tandis que les immatriculations de voitures neuves avoisinaient 1,8 millions de véhicules. Constat : le rapport de 1 à 3 entre le neuf et l’occasion n’a jamais été aussi élevé.
A la sortie de l’usine, les véhicules sont envoyés en concessions ou aux loueurs de courte durée. En moyenne, le délai de revente des concessions aux entreprises de locations longues durées est de 3 à 12 mois. Même chose si un véhicule est proposé en démo. Il se transforme alors assez vite en VO. Ensuite, les pros de la vente VO achètent les véhicules dans un délai de 2 à 3 ans. Enfin, les particuliers acquièrent le véhicule d’occasion au bout de 5 ans ou plus (en moyenne).
Les marques qui dominent le marché de l’occasion sont.. les Françaises bien sur ! Comme pour les voitures neuves, les français privilégient les marques françaises lorsqu’ils achètent de l’occasion. Dans le top 20 des véhicules de seconde main, les 15 premiers modèles sont français. Mieux, les 3 premiers modèles sont des Renault et des Peugeot. Le modèle d’occasion le plus vendu est la Renault Clio avec plus de 140 000 transactions comptabilisées, suivi de très près par le Renault Scenic et la Peugeot 206.
« Au niveau du rapport qualité-prix, les françaises se placent bien », estime Thomas Bertrand, responsable de la société Autopink. « Souvent, les gens disent qu’elles vont tomber en panne mais cet argument qui pouvait être vrai il y a dix ans ne l’est plus aujourd’hui. Les constructeurs français ont fait d’énormes efforts… Les préjugés des consommateurs n’ont pas encore évolué et du coup, il y a de bonnes opportunités. »
Qui sont les acteurs du marché de l’automobile d’occasion ?
28% c’est la part des transactions de véhicules d’occasions attribuées aux professionnels, plus de deux tiers se faisant entre particuliers.
- Les professionnels de l’auto :
Devant la difficulté que rencontrent les professionnels à vendre des véhicules neufs, les réseaux de marques ou indépendants se concentrent de plus en plus sur le marché de l’occasion. Comme vous pouvez le constater sur le schéma n°2 ci-dessus, durant son cycle de vie, un véhicule peut appartenir à différents acteurs (Concessions-LLD-particuliers…). Sachez-le, près de 2/3 des transactions de VO de moins de 2 ans passent par le canal des professionnels.
Les constructeurs, concessionnaires
Certes, le marché de l’occasion reste essentiellement entre les mains des particuliers mais face à cette concurrence, les constructeurs jouent sur les services et garanties. Ils ont donc crée des labels (exemple : Opel avec G2 premium, select et access) justifiant le tarif plus élevé de leurs VO par leurs garanties mécaniques par exemple.
Toutefois, les bonnes affaires se font rarement en concession dans la mesure où les prix sont nettement supérieurs à la cote standard. Sauf si vous dénichez un véhicule de démonstration qui, en général, sera vendu jusqu’à 30% moins cher.
Les négociants
Ce canal représente une faible part des transactions sur le marché de l’auto d’occasion. Les négociants type Aramis Auto proposent des véhicules de toutes marques à des prix souvent attractifs. Peu importe l’âge du véhicule, ils garantissent généralement l’ensemble de leurs véhicules pendant un an ou 15 000km. De plus, ils proposent leur service de livraison de véhicule à domicile (en France) pour 138€. Malgré cela certains négociants négligent l’état de la carrosserie et de la mécanique, restez donc vigilant.
Les loueurs auto de courte durée
Même si les véhicules ayant appartenu aux loueurs de courte durée sont revendus aux concessions, négociants, ou confiés aux enchères, une faible part est revendue directement aux particuliers par des entreprises telles qu’Avis, Hertz, Rentacar. Les véhicules ont en moyenne 2 ans et sont révisés avant la vente. Les prix sont généralement attractifs (pour faciliter l’écoulement des stocks), cependant le choix des marques et modèles reste très limité.
Les enchères
Dans le domaine, plusieurs acteurs de poids partagent le marché : les principaux sont : VPauto (leader en France en chiffre d’affaires) et Alcopa Auction. VPauto possède 3 salles des ventes (Lorient, Nantes, Rouen) et Alcopa en possède 4 (Beauvais, Rennes, Nancy, Tours).
Avant d’acheter un véhicule aux enchères, il n’est pas possible de l’essayer. Par contre, un essai routier est réalisé par un professionnel de l’auto. Les véhicules vendus sont de toutes provenances (loueurs, saisies, entreprises…) et dans tous les états. Un contrôle technique est réalisé pour chaque véhicule. Celui-ci décèle les défauts à corriger, assortis ou non d’une obligation d’effectuer une contre visite. Dans le cas d’une contre visite obligatoire, les frais seront à votre charge. Pour aider le client dans son choix, VPauto a innové en créant le BE. Il s’agit d’un contrôle indépendant réalisé sur tous les véhicules de moins de 4 ans et qui comporte 185 points de contrôle.
La TVA est (généralement) incluse dans le prix, cependant il faut ajouter des frais, variables selon les sociétés. Chez Vpauto comptez 12 à 14%. Pour conclure sur ce canal de vente, les ventes aux enchères restent avantageuses en terme de prix puisque la décote peut atteindre 15 à 25% par rapport au prix du marché.
- Les particuliers
Près de sept voitures d’occasion sur dix (65%) s’achètent entre particuliers. Ce canal de vente est aidé par l’essor des infomédiaires* : Le bon coin, La Centrale, Viva Street…
En effet, si vous cherchez un véhicule de plus de 5ans, le marché du particulier à particulier est incontournable dans la mesure où celui-ci échappe aux concessionnaires (véhicule trop kilométré, marge trop faible..). Ce canal de vente séduit par les prix, négociables, inférieurs à ceux des professionnels. Bien sur, la vente de particulier à particulier comporte des risques. (article « attention aux arnaques »). Dans ce cas, le recours en cas de litige est difficilement réalisable.
Le marché automobile du neuf ne se porte pas bien en France. Mais, celui des véhicules d’occasion est nettement plus florissant. La crise avec la baisse du pouvoir d’achat des Français joue son rôle, l’amélioration de la longévité et de la fiabilité des modèles aussi. Les concessions automobiles ont du soucis à ce faire malgré une légère hausse des ventes de véhicules neufs en ce début d’année 2015. Quant aux entreprises de locations (courtes/longues durées) et de ventes de véhicules aux enchères, elles semblent prendre l’avantage sur les autres acteurs du marché.
Ce marché se voit bouleverser depuis quelques temps par l’arrivée d’internet. La proportion de particuliers utilisant le web pour repérer une voiture ne cesse d’augmenter… Aujourd’hui prêt de 57% des acheteurs d’une voiture d’occasion font une recherche préalable sur internet. Cependant, aucun achat ne se fait uniquement sur le web. Les sites concentrent les occasions mises en ventes par des particuliers mais beaucoup de professionnels sont également présents et ont tout intérêt !
*infomédiaires (def reverso) « Les infomédiaires sont sur internet, des intermédiaires de l’information, qui aident l’utilisateur à retrouver l’information »
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