Si l’on vous dit « Renault 5 électrique », il est fort probable que les premières images qui vous viendront en tête sont celles du concept-car Renault 5 E-TECH présenté ce 14 Janvier lors de la Renaulution. Et si je vous disais que l’étude d’une Renault 5 électrique remontait en réalité à… 1971. Impossible ? Retour sur le destin méconnue de la plus pop des icônes.
Un projet visionnaire
Dans les années 70, la voiture électrique n’est reléguée qu’au titre d’antiquité dépassée ou d’invention marginale de bricoleurs un peu fous. La plupart des véhicules électriques de cette époque sont des véhicules de série chargés de plusieurs centaines de kg de batteries, aux prix d’achats excessifs, à la conduite approximative et aux performances… Relatives ! Autrement dit, personne ne prenait au sérieux cette technologie.
C’est en 1971, durant la fin du développement de la R5 que Renault, aidé par EDF, se penchera sur la réalisation d’un véhicule électrique. Fini le bricolage, l’enjeu est cette fois de proposer une vraie voiture, avec des performances honnêtes et un aspect rassurant.
Une technologie à optimiser
Bien que cette technologie reste connue et maîtrisée à l’aube des années 70, elle n’en reste pas moins à des années-lumière de ce que nous savons faire aujourd’hui. La Renault 5 électrique était équipée de lourdes batteries au plomb, faisant passer le poids de l’auto de 740kg à plus d’1 tonne. Malgré cela, les performances étaient suffisantes pour une utilisation urbaine grâce à une généreuse autonomie de 110 à 170km suivant l’utilisation du véhicule. La Renault 5 électrique montrait principalement ses limites sur les plus longs trajets, avec une vitesse de pointe ne dépassant guère les 80km/h.
Un succès relatif
Malgré des prestations urbaines très satisfaisantes et une qualité de finition similaire à la R5 thermique, le succès de la Renault 5 électrique restera très anecdotique, avec une production ne dépassant la centaine de véhicules produits entre 1972 et 1974. Trop avant-gardiste, trop lente, pas assez pratique et trop chère: les raisons de l’échec de cette première Renault 5 électrique sont multiples, malgré un contexte économique à priori favorable (choc pétrolier). Aux Etats-Unis, ou la Renault 5 est commercialisée sous le nom de « Le Car », une version électrique, la « Lectric Leopard » sera proposée par la US Electricar Corp en 1979… et rencontrera le même « succès » que la Renault 5 électrique « officielle »: seulement 400 exemplaires seront transformés ainsi.
Les temps changent, et les mœurs aussi: si le contexte économique de l’époque aurait pu être favorable à l’essor des véhicules électriques, le public n’était pas encore prêt à accueillir la voiture électrique comme une véritable solution. Fiabilisée, améliorée et démocratisée avec des prix d’achats de moins en moins chère, la voiture électrique connait aujourd’hui un véritable essor. Ainsi, si il fallait aujourd’hui ressortir une Renault 5, ce serait en électrique… Et ça tombe bien, c’est dans les projets de Renault !
Surfant sur la vague du néo-rétro et des citadines caractérielles, la nouvelle Renault 5 E-TECH Electrique est un concept-car audacieux à la personnalité affirmée. Au delà de la silhouette et des proportions générales de l’auto calquées sur la Renault 5 (première du nom), la R5 E-TECH multiplie les références à coups de détails et formes évocatrices. En résulte alors un véhicule attachant, convaincant, et heureusement: non contente d’annoncer l’avenir de la gamme du constructeur au losange, cette nouvelle R5 E-TECH aura la lourde tâche de remplacer la Twingo et la Zoé, dont les fins de carrière sont annoncées pour courant 2023 – 24